Objet d'une réflexion collective, cet ouvrage est aussi l'aboutissement d'une analyse sociologique sur les difficultés rencontrées par cette "diversité" à s'inscrire dans la tradition politique française et à être banalisée. La démarche des auteurs se situe à deux niveaux : dévoiler à partir de témoignages d'acteurs engagés les processus de discrimination au sein des partis politiques, puis de resituer ces pratiques dans un contexte plus général, celui d'une vie publique en France de plus en plus marquée par le marketing et la politique spectacle.
En partant d'une analyse de l'islam en tant que religion européenne et politique, l'auteur étudie les paradoxes de l'état d'exception laïque par rapport au foulard islamique porté par les jeunes filles musulmanes en France en le confrontant au symbole de la République qu'est l'école.; Voile, école et laïcité sont étudiés ici à travers le prisme du symbole versus mythe, la jurisprudence en la matière faisant figure de démystification. Enfin, l'auteur examine le passage de la laïcité du droit au mythe de la laïcité et la position de l'Etat et de la société française face au voile.
A Nanterrre, la proximité de la faculté et du bidonville fut pour les étudiants gauchistes - fils de bourgeois - une occasion d'expérimenter l'authenticité révolutionnaire qu'ils cherchaient : visites au bidonville, ravitaillement (mal perçu...) lors des grèves, utilisation du restaurant universitaire; plus tard, en 1970, "crêche sauvage" à la faculté, "week-end sauvage" des enfants immigrés à la mer. Le but était-il d'intégrer les immigrés dans un combat pour l'égalité, ou de conforter l'image de marque du gauchisme en les utilisant? D'où, assez vite, une réelle suspicion chez les immigrés bien que les contacts aient éveillés chez les jeunes un conflit de générations, ainsi qu'une prise de conscience de la situation. (Résumé de l'auteur)
De nos jours, se dessine de plus en plus la nécessité de favoriser l'émergence de lieux de débat public, envisagés comme espaces de participation citoyenne à la vie de la cité. Depuis plusieurs années, l'une des thématiques les plus conflictuelles et controversées au niveau du débat public est la question des étrangers. L'intérêt est dès lors celui d'identifier à quelles conditions psychosociales un contexte de débat est susceptible de favoriser un changement constructiviste des attitudes xénophobes, en évitant ainsi leur radicalisation. (Présentation de l'éditeur)
A rebours des analyses misérabilistes sur les quartiers populaires, l'auteur montre que se produit et se renouvelle un certain rapport à la politique, notamment par l'émergence de porte-parole issus de l'immigration. Il s'interroge dès lors sur l'exclusion progressive de ces militants de cité du champ politique local.
Le 12 juin 1968, le gouvernement français annonçait l'expulsion d'un certain nombre d'étrangers ayant, selon lui, participé aux désordres publics qui avaient ébranlé la France pendant les six semaines précédentes. Le but de cet article est de se pencher sur l'identité des personnes frappées par cette mesure, leur nationalité, leur âge, leur catégorie socio-professionnelle. A part l'acte d'expulsion lui-même, les documents qui existent sur les expulsés sont également utiles pour étudier la question du rôle que les immigrés ont joué dans les événements de Mai 68 en France ainsi que celle de l'ampleur de la résistance et des mouvements de défense de la société française à l'égard des étrangers expulsés.
L'auteur s'interroge sur l'évolution de la situation des jeunes issus de l'immigration depuis les émeutes de Forest (Belgique) de 1981. Il livre les résultats d'une recherche menés de 1992 à 1998. L'objet de cette étude est double : examiner les formes de mobilisation et d'organisation des acteus suite aux émeutes et étudier les effets de la mise en oeuvre de politiques publiques destinées aux jeunes racialement stigmatisés.
L'ouvrage propose de s'intéresser à la jeunesse comme ressource. La jeunesse apparaît comme telle à chaque fois qu'elle est associée à la résolution des problèmes qui la concernent dans des domaines aussi divers que l'éducation, la culture, la citoyenneté et l'insertion. Sous quelles formes et à quelles conditions les jeunes peuvent-ils engager des compétences sociales ? Dans quels espaces et avec qui ?
Etude de la stratégie mise en place par les Américains d'origine asiatique pour parvenir à monter sur la scène politique américaine.
Cette thèse, produit d'une enquête sociologique réalisée à Genevilliers, en banlieue parisienne, met en évidence le bouleversement des conditions d'accès au territoire des populations immigrées après la seconde guerre mondiale et certains des enjeux sociaux et politiques qui se sont structurés autour des "Arabes".
Les luttes dans lesquelles les migrantes africaines ont joué un rôle important par leur apparition dans la scène publique, notamment en tant qu'acteurs associatifs, ont contribué à changer le caractère strictement masculin que l'immigration avait acquis en France depuis les années 1970. Cet entretien menée par l'anthropologue Catherine Quiminal auprès de Madjiguene Cissé, déléguée à la coordination nationale des sans-papiers et auteur de Paroles de sans-papiers, met au jour au sein de ce mouvement des conflits entre les Français et les migrants, entre les hommes et les femmes.
Les Italiens originaires de Cavriago, dans la Reggio Emilia (Emilie-Romagne), ont commencé à émigrer à la fin du XIXe siècle vers le sud de la France, en Alsace et en Lorraine, à Pforzheim dans le grand-duché de Baden, en Argentine ou dans les bassins sidérurgiques de Pennsylvannie. Depuis le début, cette émigration a eu une dominante rouge, modelée d'abord par le socialisme, puis par le communisme et l'antifascisme, très anticléricale. Avec la montée du fascisme en Italie, le centre d'attraction devint Argenteuil et ils s'installèrent dans le quartier de Mazagran. Immigrés politisés, ils investirent très vite l'espace politique français. L'ouvrage analyse la trajectoire migratoire de ces immigrés italiens, leur insertion économique et sociale, leurs luttes politiques et antifascistes, leur identité sociale et culturelle. Il s'agit donc d'une histoire et d'une mémoire collective d'une communauté qui, par le biais des réseaux sociaux et par la mise en place d'une chaîne migratoire spécifique, s'est formée et transformée à 2000 km de son pays d'origine.
A partir de 1.268 professions de foi et des renseignements concernant 1.150 candidats et 1.128 suppléants qui se présentaient aux élections législatives qui ont eu lieu en juin 1997 en France, l'auteur se concentre sur ceux qui avaient un nom et un prénom d'origine étrangère et fait une analyse de la répartition des candidats et des suppléants par appartenance politique ainsi que de la répartition socio-professionnelle. Dans un deuxième temps, il procède à une analyse sémantique des professions de foi en recherchant les termes qui reviennent le plus fréquemment.
A partir des données de la British Election Study de 1997, l'auteur analyse la participation politique de 1,5 M de Britanniques d'origine indo-pakistanaise. L'engagement électoral de cette population est très diversifié et l'auteur a également mené des comparaisons avec d'autres minorités présentes au Royaume-Uni. L'article met au jour le rôle des élites indo-pakistanaises (politiques et non-politiques) dans le débat sur l'importance de la participation électorale des Indo-Pakistanais. De plus, il replace le thème de la participation politique de ces derniers dans le contexte des développements idéologiques des principaux partis politiques.